Une partie de campagne

Publié le par Caméléon

Lundi, Kanat nous propose de venir avec lui dans sa campagne. Sa femme et ses enfants nous retrouveront là-bas. Nous partons donc dans sa voiture. Plus d’une heure de route. C’est la première fois que Delphine sort de Bichkek. Enfin de l’air ! La ville ne manque pas d’arbres, on voit les montagnes au loin, mais une journée à la campagne et à la montagne, ça ne peut que faire du bien !

Nous longeons des magnifiques champs de coquelicots rouges vifs, avant d’arriver à la maison où Kanat a passé son enfance. Petite ballade à pied sur les collines en attendant le reste de la famille… en fait, en plus de sa femme et de ses deux filles (leur fils est resté en ville avec le grand-père), il y aura aussi des frères, cousins, une ribambelle de gamins et la « matronne », la mère à tous (mère de sang ou mère adoptive), la chef du village.

 

 

 


Il y a du monde, il fait beau, alors la réunion familiale + invités se prépare, comme traditionnellement, dans le « salon » et la cuisine extérieurs.

 

 

 


On commence par la préparation des beignets. La cuisinière a déjà fait une grosse boule de pâte tôt ce matin. Maintenant on la roule, on l’aplatit, on la découpe en petits morceaux, puis on fait frire. Et ça donne de délicieux borsoks (petits beignets natures) que l’on mangera en apéritif – ou plutôt comme zakouskis parmi d’autres. Même Laurent a donné un coup de main à la cuisson… mais il a préféré les goûter !

 

 

 

 

 

 


La tablée est faite d’une grande table basse entourée de tapis et de coussins de couleurs vives. On s’y asseoit (sans chaussures bien sûr). On nous place en tête de table, à la place d’honneur, celle des parents-chefs de famille habituellement. On commence à déguster les beignets avec crème fraîche maison, le pain (des nans, un peu façon indiens), des salades de concombres et radis assaisonnés avec de l’aneth, des tomates et petits oignons… le tout arrosé de thé et vin blanc (moldave… un peu bouchonné... mais ça ne donne pas plus le mal de tête que les toasts à la vodka qui viendront plus tard !). Les hommes restent dehors à cuire les chachliks (brochettes). Les enfants font la navette entre un jeu de ballon et la tablée.


Puis c’est l’entracte. Les mères partent avec leurs enfants se promener vers les champs de coquelicots pour prendre des photos, tandis que les chachliks continuent à cuire. Nous restons sur place avec Kanat, Sabira la femme de Sharip (qui lui nous rejoindra plus tard) et les préposés aux brochettes. Nous serons donc les premiers à manger les chachliks.

 


 

Puis nous visitons l’intérieur de la maison (où vivent maintenant un cousin de Kanat et sa famille), Kanat veut nous montrer ce qu’est traditionnellement une dot kirghize : un grand coffre orné et une pile de tissus et tapis posés dessus.

 


La ribambelle de femmes et enfants reviennent. Sharip (qui sera le chef déco du film de Marie) et son assistant Kassym arrivent. Nous retournons nous asseoir à la tablée, ceux qui n’ont pas encore mangé mangent, des chachliks sont amenés, et les premiers toasts à la vodka commencent. Laurent s’y collera. Puis il y a qqs tours de chant. Nous ne pouvons y échapper, alors nous osons entamer une chanson de Piaf (ici, la chanson française, c’est Aznavour, Piaf, Joe Dassin ou Mireille Mathieu). Gentils et polis, ils nous ont applaudis.

 

 

 


2ème entracte pendant la cuisson du plof (plat à base de riz et de viande de mouton). Un jeu s’organise dehors, tandis qu’une délicieuse odeur commence à envahir l’air. Et Samara, la « matronne », revient – elle était juste passée 10mn en début de repas pour nous saluer, mais elle avait du repartir pour un mariage.

 

 

 

 


Nous retournons à table manger le plof. Un régal. Les toasts se succèdent. Au tour de Delphine de faire le sien… Delphine qui commence à sentir circuler la vodka dans toutes ses veines, et surtout dans ses jambes !

Fin de repas. Le soleil se couche. On se lève de table. Samara nous offre des cadeaux de bienvenue. Re-toast.

 

 

 

 


La nuit est tombée. Nous repartons avec Kanat. La voiture de Sharip nous suit. Delphine commence à s’endormir. On s’arrête dans un café où Sharip veut offrir glaces et vodka. Bon, pour la vodka, nous on se calme, nous trempons juste nos lèvres. Puis on repart.

Retour à la maison à 21h30. Delphine voit un peu trouble, mais elle tient debout. Un petit détour par les toilettes (la glace au chocolat ne passe pas), et hop elle part s’allonger toute habillée une petite demie-heure, pour ensuite se coucher et s’endormir jusqu’au matin. Lolo, lui, a retrouvé ses vieilles habitudes d’ivrogne moscovite, et tout va bien comme s’il n’avait bu que de l’eau !

 

Publié dans voyage

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M
cette belle et grande fleur rouge que Delphine tient à la main, et ce grand champ de fleurs éveille ma curiosité botanique :de toute évidence il ne s'agit pas de coquelicots tels que ceux que Van Gogh a labellisés  en Provence ; ces fleurs semblent beaucoup plus grosses ; est-ce que ce sont des pavots ? de ceux dont on utilise les graines en patisserie, ou de ceux dont les transformations chimiques illicites  font la richesse des mafias ? 
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C
Mais non, Mutti, ce ne sont pas des pavots de drogues ! C'est bel et bien un champs de coquelicots, et la grosse fleur rouge est une grosse fleur de montagne que les russes adorent s'offrir... celle de la photo a fini tres fatiguee dans un verre d'eau a la maison, elle n'a pas survecu a sa journee de fete et aux vapeurs de vodka.